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Sylvaine : L'interview







ENGLISH BELOW



Salut, je suis Cécile, rédactrice en chef de Noire, un média français en ligne. Nous sommes une équipe de quatre filles qui bossent sur des sujets sombres et féminins. Je suis très enthousiaste à l'idée de vous rencontrer car l'année dernière, Spotify m'a suggéré un de vos morceaux, Mono No Aware, et j'ai tellement aimé que ça m'a donné des frissons ! C'est pourquoi je suis hyper contente de vous poser quelques questions aujourd'hui.


J'ai appris que le nom de votre projet musical Sylvaine, est un mélange du mot « sylvan » (qui signifie issu de la forêt) et le nom de famille de Paul Verlaine, un poète français. Comment avez-vous découvert sa poésie et quelle est son influence sur votre travail ?


En fait, je ne sais plus à quel moment j'ai découvert Verlaine. J'imagine que c'était peut-être quand j'étais adolescente, au même moment que j'ai découvert Keats, Yeats, Byron, tous ces poètes romantiques. On peut même dire gothiques. Et bien sûr, quand j'ai découvert Baudelaire, c'est devenu un de mes préférés. Je crois que j'ai découvert Verlaine un peu après. Et je suis également tombée amoureuse de ses œuvres.


Donc, quand j'ai dû choisir un nom pour mon groupe, j'ai eu envie de l'appeler Sylvan, parce que cela devait avoir un rapport avec la forêt. J'ai grandi près d'une forêt. La nature fait partie de ma vie et elle a une grande influence. Mais, il y avait déjà un autre groupe qui avait choisi ce nom. Je voulais inclure deux éléments opposés, comme la lumière et l'obscurité. Des forces opposées.



Crédits : Cultur' In The City

Ces éléments pouvant être la nature contre l'urbanisme. L'urbain comme un symbole des aspects humains de notre monde. Donc, je me suis dit, trouvons quelque chose d'urbain, je veux dire, quelque chose qui transcende le caractère urbain et moderne, qui doit être connecté avec l'existence humaine. J'ai essayé plusieurs choses, mélangé plusieurs mots. C'était intéressant.


Sylvaine sortait du lot. J'ai pensé que c'était vraiment cool. Et j'ai découvert bien après qu'il s'agissait d'un nom français ancien. Certains fans français m'appellent Sylvie, c'est marrant. C'est un nom à l'ancienne mode. Et c'est aussi un papillon, donc c'est compliqué tout ça (Rires). La poésie est aussi une grosse partie de moi, de ce que je suis en tant qu'écrivain, j'imagine.



Crédits : Seasons of Mist

Dans vos paroles, je sens un besoin d'échapper à notre monde, parfois par le rêve, parfois par littéralement aller « loin, très loin » (« further, further away »). Pourquoi avez-vous autant envie de nous quitter ?


(Rires) Vous avez raison. Il y a beaucoup de paroles et bien sûr, la musique aussi, qui tournent autour de ce thème. Cela vient de ma croyance spirituelle selon laquelle nous ne serions pas d'ici à l'origine, comme si nous étions placés sur cette planète à l'intérieur d'un corps humain pour faire l'expérience de la vie et d'apprendre ce que c'est que d'être humain. Ce n'est finalement pas tant le besoin de s'échapper et de réellement tout laisser derrière soi, même si je l'écris littéralement dans mes paroles (Rires).


C'est plutôt à propos de la frustration de ne pas être capable de retrouver nos origines que je crois, être d'ailleurs. Être dans ce corps humain a tendance à limiter, disons, notre esprit, notre cœur et l'impossibilité d'atteindre ces origines, cet endroit d'où nous venons vraiment.

C'est un sentiment de perte, de solitude. Je pense que j'ai tendance à écrire au sujet d'un départ. C'est comme avoir le mal du pays pour un endroit dans lequel on n'a jamais mis les pieds. Je ne sais pas ce que c'est, mais c'est au-delà de tout. C'est peut-être la frustration d'être coupée de cet endroit qui me fait dire « Je veux partir d'ici ».

Je pense aussi que la vie est un réel cadeau et j'apprécie vraiment l'expérience d'être ici. C'est une dichotomie entre les deux. Je me sens piégée ici mais en même temps, il y a tellement de choses magnifiques à découvrir dans notre monde.



Crédits : Obsküre.com



En parlant d'autres mondes, on dit que votre musique nous invite à vous suivre vers le royaume de Lothlorien. Cela me fait penser à Summoning. Vous écoutez ce groupe ?


Absolument, j'écoute Summoning, peut-être pas autant que d'autres groupes, mais j'aime beaucoup leur travail.


Est-ce que vous diriez que Tolkien a inspiré votre atmosphère musicale ? Pourquoi ?

Je ne dirais pas ça, en fait. Je n'ai jamais pensé que Tolkien avait une influence sur ma musique. J'aime beaucoup son travail, j'aime beaucoup les films Le Seigneur Des Anneaux, mais je n'ai jamais lu ses bouquins. Je pense que les films ont été très bien faits, c'était incroyable ce qu'ils ont réalisé.


Je pense, quand même, que je suis liée à ce royaume de Lothlorien, parce que c'est magique. Je ne suis pas consciemment inspirée de cela car la plupart des choses qui m'inspirent viennent de ma vie quotidienne. Mais cela peut être en partie vrai, même si je ne peux pas dire que je m'en suis inspirée directement. Éventuellement, mélangé à tout le reste mais ce n'est pas quelque chose que j'ajoute de manière consciente.



Crédits : Discogs


La nature semble être omniprésente dans votre travail. Êtes-vous une louve solitaire ?

Oui, je pense, mais pas tout à fait.

Vous aimez être proche des gens tout en ayant votre propre monde.


Oui, absolument. Je pense que je suis profondément une âme plutôt solitaire, même si cela sonne très dramatique. C'est étonnant car j'ai souvent des gens qui s'inquiètent que je m'intéresse aux champs énergétiques et que je tire les cartes. Ils me disent qu'ils m'ont toujours connue solitaire.


Oui, je pense que je suis une louve solitaire même si j'aime vraiment la compagnie des gens. Je suis à la fois introvertie et extravertie. La musique est un des moyens que j'ai pour être dans ma bulle. Parfois, j'aimerais que cela ne soit pas le cas, mais je suis une louve solitaire avec du monde autour, j'imagine.



Crédits : HM Magazine


Votre voix a une tessiture impressionnante. Comment avez-vous appris à chanter ainsi ? Est-ce que vous avez pris des leçons de chant ou êtes-vous autodidacte ?

Je suis en effet allée à l'école de musique. Après le lycée, on peut choisir la voie que l'on veut prendre. Certains et certaines peuvent s'orienter dans un cursus général, pour se préparer à l'université et d'autres choisissent une matière spécifique comme j'ai pu choisir la musique car je savais que c'était ça que je voulais faire.


Pendant cette période, j'ai pu avoir des leçons de chant. J'ai fréquenté plusieurs écoles et j'ai étudié la musicologie. J'ai appris la manière classique, avec ses techniques. J'ai appris le growl toute seule, grâce à ce que j'ai appris à l'école, je pense. Ce n'était pas trop mal au début, je ne m’abîmais pas trop la voix.

En somme, j'ai appris un peu toute seule et j'ai aussi eu des leçons de musique classique, pour la partie chant clair. J'ai mon propre style car normalement, à l'école on fait partie des groupes classiques, jazz, folk etc.... Je n'ai jamais vraiment fait partie d'un groupe en particulier, aussi je me suis inspirée de chacun d'entre eux, j'ai fait un mélange de ça.


Je suis actuellement en train de travailler sur mon registre et avec l'album Nova, j'ai atteint la plus haute note que j'ai pu chanter jusqu'à présent. Cela s'appelle le soprano sfogato, ce que signifie qu'une alto comme moi peut atteindre la gamme d'un ou d'une soprano. Ce n'est pas habituel mais certaines personnes le peuvent et j'ai découvert que moi aussi.


Il faut juste essayer, quoi ! (Rires)

(Rires) Oui, parfois, c'est l'esprit qui vous arrête et pas vos aptitudes physiques !



Crédits : Metal Obs


Mon album préféré, c'est Nova. Il exprime une « renaissance » que vous avez expérimenté durant le processus créatif. Pouvez-vous nous en dire plus ?


Nova est un album qui, en gros, exprime la perte. S'égarer, perdre quelqu'un, perdre quelque chose. La perte de toutes les manières dont vous pouvez la ressentir. C'était important pour moi car c'est ce que je ressentais au niveau personnel.

Rapidement après avoir écrit cet album en 2020, il y a eu le Covid-19. Tout le monde était confronté à la perte : la perte de liberté (parce que vous ne pouviez voir personne, vous ne pouviez rien faire). Nous avons collectivement été confrontés à la perte. L'essence de cet album, c'était bien ça, une sensation de rupture spirituelle.


Il y a eu une résurrection à ce moment-là, bien sûr. Parfois, il faut que nous traversions des moments difficiles et sombres pour pouvoir être une meilleure personne. Quand j'ai commencé à écrire cet album, j'étais au fond du trou. J'étais complètement brisée et il m'a aidée à sortir de cette mauvaise passe.


C'était un processus douloureux que de réaliser Nova mais je suis si contente que ce soit terminé, cette expérience était magnifique.



Crédits : Motocultor Festival


Ce n'est pas si facile, à mon avis, de travailler seule sur sa musique, puis de prêter quelques parties de celle-ci à des musiciens tierces pour être jouée sur scène. Comment choisissez-vous vos musiciens ?


J'ai rencontré mes musiciens dans différents contextes. Des amis d'amis d'amis. Mon batteur, Dorian Mansiaux, est avec moi depuis 2017. Mon bassiste Maxime Mouquet est arrivé grâce à mon ancien bassiste qui est parti, enfin, à qui j'ai demandé de partir. Il m'a suggéré Maxime parce que c'est un super bassiste et une personne formidable.


Et mon guitariste, Florian Ehrenberg, d'origine allemande, est un grand admirateur de ma musique. Donc, on s'est rencontrés grâce à ça, le fait qu'il soit fan de Sylvaine. A un moment donné, il prenait des cours de growl avec moi. Pendant le Covid, mon ancien guitariste a eu un genre d'épiphanie « Je ne veux plus travailler dans le business de la musique, c'est un monde difficile, je ne veux plus faire ça, donc je ne peux plus faire partie du groupe. »


Je sais que c'est un milieu difficile, je le comprends et si on se dit ça, c'est sans doute qu'il est temps de partir. J'ai donc demandé à Florian s'il voulait me rejoindre parce que je savais depuis les cours de chant et les moments passés ensemble que c'était un mec sympa et aussi un très bon guitariste et chanteur.


Oui, c'était des rencontres dans des contextes différents. Ils sont tous les trois des membres très importants de Sylvaine et aussi, à mes yeux. Au début, c'est difficile de lâcher prise et de voir les choses évoluer à travers d'autres personnes qui expriment vos émotions mais en même temps, même si c'est différent, c'est super aussi.



Crédits : Wikipedia


Est-ce que vous aimez jouer sur scène ? Est-ce que vous vous souvenez de votre premier concert ? Comment c'était ?

J'adore être sur scène. C'est un endroit où on est dans un autre état, ce n'est plus la vie quotidienne. On peut dépasser notre condition d'être humain, détacher toutes les strates de soi-même une par une jusqu'à laisser paraître son cœur, communiquer d'âme à âme.


C'est effrayant, bien sûr. Mais j'aime ça, on peut communiquer avec ses fans, voir leur réaction. Parfois, on peut voir comment cela affecte les gens. C'est la chose la plus précieuse qu'on peut ressentir, à mon avis.


Mon premier concert... Je pense qu'il y en avait quelques-uns à l'école. J'étais très timide, je détestais m'entendre chanter car j'avais peur de ma propre voix. On a eu ce concert à la pause déjeuner (On faisait des concerts à la pause déjeuner chaque semestre).


J'ai chanté un classique de jazz avec un ami qui jouait de la guitare. Je me rappelle d'avoir été complètement terrifiée, terrorisée ! J'essayais de ne pas mourir (Rires). En montant sur la scène, j'essayais de me focaliser sur les émotions véhiculées par le morceau, j'ai fermé les yeux et me suis plongée là-dedans.


A un moment donné, j'ai ouvert les yeux, j'ai vu des passants (c'était un hall où tout le monde allait et venait). J'ai remarqué que certaines personnes s'arrêtaient, écoutaient, restaient là à me regarder. C'était la première fois que j'avais cette connexion avec quelqu'un.


« Avec ma voix, je peux faire en sorte que tu m'écoutes, je peux te raconter mon histoire, je peux te transmettre quelque chose. »


Ce moment a tout changé. Après cela, je me suis dit que c'était ce que je voulais faire de ma vie, j'ai besoin de faire ça (Rires). Cet instant a tout fait basculer, à chaque fois que j'y pense, cela me sidère encore. Trop cool !



Crédits : Seasons of Mist


Vos albums mettent du temps à sortir, car c'est un long processus, donc je n'attends pas un nouvel opus tout de suite, mais, tout de même, est-ce que vos fans peuvent espérer écouter d'autres morceaux de Sylvaine bientôt ? Peut-être que vous êtes déjà en train de bosser sur les premières notes !


Je viens juste de terminer quelque chose. C'est un projet dont je ne peux pas trop parler pour le moment mais je peux quand même dire que c'était spontané. J'ai commencé à travailler dessus en avril de cette année, c'est déjà terminé, j'ai été plus rapide que d'habitude. C'est une idée que j'ai eue il y a longtemps mais dont je n'étais pas sûre.

C'était un genre d'opportunité, quelque chose de particulier, j'expliquerai cela quand on l'aura annoncé. J'ai sauté sur l'occasion, j'ai décidé que c'était le bon moment. C'est complètement différent de ce que je fais d'habitude mais il y a toujours un lien. J'ai tellement hâte et en même temps, j'ai un peu peur de ce que les gens vont en penser.



Crédits photo : Noizr / Daria Endresen


Parce que le développement a pris moins de temps que d'habitude ?


Non, je suis sûre, je ne sortirai rien dont je ne suis pas sûre. Je m'en fiche du temps que cela prend, cinquante ans ou moins, je m'en fiche. J'ai besoin d'être fière de ce que je présente. Même si parfois, on sort quelque chose et on finit par le rejeter, parce qu'on a travaillé longtemps dessus.


Je n'écoute pas ma propre musique pour être honnête avec vous, je suis fière de chaque sortie, parce que chacun de mes albums capture un moment différent : moi à cet instant. J'essaye de laisser les choses comme elles sont et de ne pas revenir en arrière en disant « J'aurais dû faire ça comme ça, je n'aurais pas dû faire ça... ». Non, ce n'est pas ça, j'ai peur car le nouvel album sera différent.

C'est un peu risqué d'aller dans une direction que certaines personnes n'aimeront pas. Mais, en même temps, je ne peux pas créer quelque chose juste pour plaire aux autres. J'ai débuté Sylvaine avec l'idée d'exprimer un besoin que j'avais, qui est un besoin personnel. Bien sûr, avec la volonté de le partager avec les gens. Je ne veux pas sacrifier ma créativité dans l'unique but de plaire aux autres. J'espère quand même que ça ira.


Ne vous inquiétez pas, l'album sera super !


Vous êtes trop sympa :)

Merci de nous avoir accueillies aujourd'hui, c'était un plaisir de vous rencontrer. Bonne continuation !


Merci beaucoup, c'était top !



SYLVAINE : LIENS

Site





ENGLISH VERSION




Hello I 'm Cécile, chief-editor for french online media Noire. We are a four women team working on dark and feminine subjects. Sylvaine, I am pretty excited to meet you because last year, Spotify suggested me one of your songs, Mono No Aware, and I was so thrilled to hear your voice, your music gave me shivers! That's why I'm here today and really happy about it :)


I heard that your musician name is a contraction of the word « sylvan » (literally from the forest) and French poet's surname Paul Verlaine. How did you discover his poetry and how does it influence your musical work?


Basically, I can't remember when I discovered Verlaine's work. I recall it was maybe when I was a teenager, at the same time I went across Keats, Yeats, Byron, all this kind of romantic poets. And of course, when I discovered Baudelaire, it became a huge favorite. I think I discovered Verlaine a little bit after and I also fell in love with his work.


So, when I came to the point of choosing a name for my band, I kind of wanted to call it « sylvan », because it has to do with the forest. I grew up next to the forest. Nature is just a big part of my life and a big influence. But I discovered there was another band with that name.


I wanted to include two elements like light and darkness. Opposing forces, and one of the opposing forces was nature versus urbanity. The urban as human aspects of our world. So, I said, let's find something with a more urban character, I mean like super-modern urban but it has to connect with human existence. I tried many different things, merged different names, it was quite interesting.


« Sylvaine » stood out, I thought it was something really cool. And I discovered afterwards it was actually a really old French name. Some French fans call me Sylvie, it's funny, it's a bit of an old fashioned name. And it's also a butterfly, so that's complicated (laughs). Poetry as well is a big part of me, of who I am as a writer I guess.



Crédits photo : Noizr / Daria Endresen



In your lyrics, I feel the urge for escaping our world, sometimes by dreaming, sometimes by literally going « further, further away ». Why do you want to leave us so bad?


You're right, there's many lyrics and of course, the music itself, that revolves around this theme. It comes along with my spiritual belief that we're not originally from here, like we're placed on this planet inside human bodies to experiment life and to learn about this, what it means to be human. It may be not as much the want to escape and to really want to leave it behind, even if I literally put it in my songs (laughs). It's a bit confusing.


It's mainly about the frustration of not being able to connect with our origins which I believe, from beyond here. Being in this human body kind of limits our, let's say, spirit, our origins, our core and the lack of being able to connect to those origins, that place that we actually come from.

It's a feeling of loss, loneliness. I think I tend to write about leaving this place. It's being homesick for a place that you have never seen. I don't know what it is but it's beyond. It's maybe our frustration from being disconnected from this that makes me say « I wanna leave this place ».


I also think that life is an absolute gift and I really enjoy the experience of being here. It's again a duality between the two things. I feel trapped here but at the same time, there's so many beautiful things in this world to discover.



Crédits : Seasons of Mist


Speaking of other worlds, it is said that your music invites listeners to follow you to the realm of Lothlorien. It makes me think of Summoning. Do you listen to them?


I absolutely listen to them, not as much as other bands that I'm listening to, but I definitely enjoy their work.


Would you say that Tolkien is a great inspiration as well for your musical atmosphere? Why is it?


I wouldn't say that actually. I never even thought about Tolkien being an influence on my music. I do appreciate his work a lot, I love Lord of The Rings movies but I haven't read the books. I think they were very well made and it's pretty amazing what they did.


I feel, of course, connected to this Lothlorien realm, because it's magical. I'm not consciously inspired by it because most of the things that inspired me come from my everyday life. So that can be a part of it, but I wouldn't say that's a specific inspiration. Maybe in the mixture of everything but it's not something I consciously throw.



Crédits : HM Magazine


Nature seems to be everywhere in your musical atmosphere. Are you a lone wolf?


Yes, I think so and no, at the same time.


You like to be around people but you need to have your own world.


For sure, absolutely. I think at my core, it sounds very dramatic to say, but I'm quite a lonely being. It's funny because sometimes people worry that I'm dealing with energetic forces like reading my cards, things like that. They told me that when they look at my past life they always saw me alone.


Yes, I think so, even though I really appreciate people's company, I'm definitely a mixture of introversion and extroversion. Music is one of the things that allow me to go to my own sphere. Sometimes I wish that wasn't the case but I'm a lone wolf with people around, I guess.



Crédits : Discogs


Your voice has an incredible range. How did you learn to sing this way? Did you attend school classes or are you more of an autodidact?


I actually went to music school. After high school, you choose the direction you wanna take. Some people take a general direction preparing for university and others choose a specific field like I chose music because I knew I wanted to do this.

During that time, I had singing lessons and I went to few other schools after that, I studied musicology. I was classically trained, with the techniques of the classical style. For the screaming vocals, I kind of learn it by myself. I think it's because I have a good foundation for the clean voice, that it helped me to reach this screaming voice, that was not too bad from the beginning, in the sense of not too damaging.


But definitely, a little bit like self-taught and with the clean voice, classically trained, and also my own style, because at school, you are part of classical, jazz, folk etc... I had never fit in any of them, but I took inspiration from all of them. It's kind of a mixture.


I'm also currently working on my range, and with Nova album, I reached the highest peak I could sing so far. The name of this range for alto is called soprano's sfogato. It is described as an alto being able to reach soprano's range. It's not normal but some people do it and I found out I can.


You just have to try! (laughing)


Yeah, sometimes, it's just the mind that stops you and not your physical ability!



Crédits : Metal Obs


Mon album préféré, c'est Nova. Il exprime une « renaissance » que vous avez expérimenté durant le processus créatif. Pouvez-vous nous en dire plus ?


Nova is an album that basically in big terms is about loss. Losing yourself, losing someone, losing something. Experiencing loss in any form you can think about. It was kind of special because I was experiencing it on my personal level.


And then, shortly after writing the album in 2020, Covid-19 hit. Everyone in the world was experiencing loss : loss of freedom (because you couldn't see people, you couldn't do stuff). We collectively experienced loss. This album was very much about that, at its core, it has the same spiritual severance feeling.


It was a rebirth at that time of course. Sometimes, you have to go through things that are really really hard and dark to be a better person. When I started writing this album, I was at my lowest point. I was totally broken as a human being and it helped me to climb my way out.


It was a painful process to make it but I'm so glad it was done, this experience was beautiful.



Crédits : Seasons of Mist

It's not so easy I think, to work alone on your music, then lend some pieces of it to other people to be performed on stage. How did you choose your musicians?


I met my musicians in random contexts. Like friends of friends of friends. My drummer Dorian Mansiaux has been with me since 2017. My bassist Maxime Mouquet came through a former member who left, well I asked him to leave. He suggested Maxime because he's a wonderful bass player and a wonderful person.


And my guitar player, Florian Ehrenberg, from Germany, is a big fan of my music. So, we met through that, the fact that he was a big fan of Sylvaine. At some point, he was taking some harsh voice lessons with me. During Covid, my former guitar player had this life epiphany « I don't want to be in the music business anymore, it's a rough business, I don't want to do it anymore, so I can't be in the band anymore ».


I understand it's a hard business, I get that, and if you feel like that, it's probably true that you stay away. So I asked Florian if he wanted to join because I knew from the lessons we had and the time we spent together that he's a fantastic human being and also a very good guitar player and singer.


So, it was kind of random encounters, they all three are very important to me and a big, big part of this project. Especially in the beginning, you find it hard to let go and see things change because it's another person that is kind of expressing your emotions but at the same time, even if it's different, it's just as great.


Crédits : Wikipedia


How do you like performing on stage? Do you remember your first concert appearance? How was it?

I really love being on stage. It's a place where you can enter another state, it's no longer everyday life, you can maybe surpass your human self, peel off the layers one by one until there's only the inner core left and communication between soul to soul.


It's scary of course, I just love it, you can communicate with your fans, see their reaction. Sometimes, you can see how it changes someone. It's the most precious thing you could ever experience. I love this.


My first concert... I think there was some small ones at school. I was extremely shy, I didn't like to hear myself sing because I was scared of my own voice. We had this concert at lunch break. You had to perform a concert at lunch break every semester.


I sang a jazz standard with a friend that was playing guitar. I have this memory of being absolutely terrified, I was so scared! I was trying not to die at that moment. Getting on the stage, I was trying to think about the emotion of the song, close my eyes and get into that.

At some point, I opened my eyes. I saw people walking around (it was a hallway which anybody could cross). I noticed some people would stop, listen, stand there and watch me. That was the first connection I had with people.

« With my voice, I can make you listen to me, I can tell you my story, I can give you something. »


That moment changed everything. After that, I was like, ok, this is what I'm doing with my life. I need to do this (laughs). Back then, it was completely a game changer, it still amazes me everytime. So cool!




Your albums are developing quite slowly because it's a long process, so I'm not hoping for a new one soon, but, anyway, can your fans expect a new musical piece from you? Maybe you are currently working on the first musical notes?


I just finished something. It's a project I can't speak so much about but I can say that it is something that came spontaneously. It started back in April this year. It's already done, so it's really fast for me. It was an idea that I had many many years ago but I wasn't sure about it.


It was kind of an opportunity, something specific. I will explain it more when it's actually announced. I just jumped on it, I decided this was the moment. It 's completely different from what I usually do and there's still a link. I'm pretty excited and at the same time, a little bit scared of what people will think of it.


Because the development was faster than usual?


No, I'm sure about it. I would never release something I'm not sure about. I don't care how long it could take me, fifty years or less, I don't care, I need to be able to be proud of everything I release. Even if sometimes, you release something and you reject it, because you worked on it for so long.

I don't listen to my own music to be honest with you. I'm proud of every record I release because it captures a moment in time, me at this moment. I try to let it be with that and not start picking « Oh, I could have done this or I shouldn't ». No. That's not the thing, I'm scared because it's quite different.

And it's a bit risky to go in a direction I know some people won't like. But, at the same time, I can't really do something just to please people. I started this project to express out of a need I have, which is a selfish need and in the end, of course, I want to share with others but I would never compromise the artistic part to please others. I hope it would be okay.


Don't worry... it will be incredible!


You're so nice!


Thanks again for welcoming Noire today, it was a real pleasure to meet you. Best wishes!


Thank you very much, it was very nice.



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