Par Dolorès et Cécile
Paru en 2013, dans le numéro 1
Bioshock est un jeu video de genre FPS (jeu de tir à la première personne), devenu presque culte et qui a pris une place importante dans les meilleurs jeux de notre génération. Le premier volet de cette série sort en 2007 et plonge le joueur dans un univers unique. L'histoire a lieu dans une cité sous-marine nommée Rapture, qui dissimule dans ses entrailles englouties moult créatures et personnages mystérieux.
Bioshock 1 et 2 prennent tous les deux place dans ce même monde où vous incarnez un homme puis un de ces fameux Big Daddy. Dans ces deux cas, vous êtes au coeur d'un scénario grandiose. Je n'ai trouvé aucun défaut à ces jeux. L'atout principal, c'est l'univers, où chaque détail a son importance, un peu Dieselpunk sur les bords, aussi émouvant que cauchemardesque, surmonté de vieux morceaux de jazz. Et les graphismes suivent car ils sont à la hauteur de ce monde complexe et extrêmement développé. Il faut aussi s'attendre à devoir tirer sur tout ce qui bouge, dans des passages d'action très rapides et parfois sanglants, avec un petit choix d'armes et de styles de combats différents, qu'on peut améliorer comme on le souhaite au cours du jeu. L'élément original, ce sont les plasmides, qui confèrent des pouvoirs à celui qui s'en sert (c'est à dire que ça peut autant vous avantager qu'avantager vos ennemis qui les utilisent...).
Le but s'apparente d'abord à un effort de survie dans cette cité inhumaine : trouver de l'argent, des munitions et des kits de soin est indispensable. L'histoire est également très prenante, autant au niveau de l'évolution du héros dans le jeu, que dans ce que vous apprenez sur l'histoire de Rapture au fur et à mesure de votre avancée et des enregistrements radiophoniques que vous trouvez et écoutez. Bioshock 1 et 2 se ressemblent beaucoup, car ils prennent place dans le même lieu, même si les possibilités augmentent dans le second volet. On y incarne un personnage beaucoup plus solide que le précédent, mais ça ne réduit pas du tout la difficulté du jeu.
Et cette année est sorti Bioshock Infinite. Ce n'est pas la suite des premiers jeux, même si on retrouve un univers proche et que le système de jeu est quasiment identique. Pour résumer, on se retrouve en 1912 pour incarner Booker DeWitt, ancien détective qui est à la recherche d'Elizabeth, une jeune femme retenue à Columbia. Cécile et moi-même (note de la bloggueuse : c'est Dolorès qui écrit ce passage), qui sommes donc plutôt fans de la série, y avons joué et à travers de nos réponses, vous pourrez vous faire une idée de notre opinion sur celui-ci.
L'histoire
Cécile : Personnellement, je trouve que l'histoire est vraiment bien conçue, normal vous me direz pour un Bioshock. Mais le pari n'était pas si aisé que ça car après les deux chefs d'oeuvre que 2K games nous a sortis, il fallait sortir quelque chose à la hauteur des espérances des fans de la série. Ils ne nous ont pas déçus ! L'histoire est riche, intelligente, subtile et très détaillée. Je pense qu'il faut finir le jeu plusieurs fois pour bien saisir tous les élements et s'en faire sa propre opinion. Déjà vu le nombre d'explications qui courent sur les forums du jeu vidéo sur la toile, on n'a pas fini de se questionner sur cet épisode.
Par contre, je déplore un manque de cohérence par rapport aux autres épisodes de la série, mais je suis sans doute un brin nostalgique de Rapture.
Dolorès : Je m'inquiétais un peu de m'éloigner de Rapture pour aborder Columbia, à l'opposé car c'est une cité dans les nuages. Finalement, c'est un lieu tout aussi magique, plus steampunk que dieselpunk cette fois. On atterrit encore une fois sans avoir la moindre idée de ce quoi on peut s'attendre, comme le ressent aussi le héros qu'on joue. Avec les quelques flash qu'on a, et le déroulement du scénario, on réussit à comprendre l'histoire, tout en restant dans le flou constant, tant pour le héros que pour Elizabeth, qui cherche à connaître sa véritable identité.
L'histoire en elle-même n'est pas tant originale, un homme doit libérer une demoiselle en détresse. C'est la façon dont elle se déroule, dans cet univers-là qui la rend intéressante. Par contre, Elizabeth a un don (que vous découvrirez si vous y jouez) qui permet à l'histoire de s'étendre encore et encore même quand les faits ne le permettent pas... Un très bon point.
Le gameplay
Cécile : Le gameplay ne diffère pas trop des deux premiers opus, pour ne pas perturber les fans, sauf qu'à la place des plasmides, il y a des fortifiants, qui sont autant de pouvoirs pour développer votre personnage au fil du jeu. On reste dans le FPS classique, avec plein d'armes bien sympa à tester pour tout détruire sur votre passage. J'ai adoré le système des aerotrams qui permettent non seulement de se déplacer à une vitesse vertigineuse mais également de viser ses ennemis d'un endroit plus approprié. Je n'en dirais pas plus, mais de belles surprises comme celles-ci vous attendent dans le jeu.
Dolorès : Nos actions sont encore moins limitées que dans les premiers Bioshock. Le choix d'armes est largement agrandi et on ne peut en porter que deux à la fois, mais si cela peut être bloquant, c'est à la fois plus réaliste. Les toniques remplacent les plasmides des précédents volets, avec un système identique et des idées plus complexes que simplement glacer ou enflammer. Mais le système de jeu est simple à prendre en main (il faut prendre en compte que j'y ai joué sur Xbox 360 donc je ne saurais vous en dire plus sur le jeu PC). On a reproché à Bioshock Infinite de trop alterner les passages calmes et assez contemplatifs et d'autres très mouvementés, avec des ennemis au sol, dans les airs et le stress du manque de munitions ou de vie. Justement, l'expérience de jeu est variée et permet à la fois d'apprécier l'histoire, les graphismes et le côté défoulant des combats où la facilité d'utilisation des armes et des toniques est bien pratique. Pour un(e) habitué(e) des FPS, le jeu en mode normal ne sera pas trop difficile même si certains passages sont moins faciles vers la fin.
Les personnages
Cécile : Dans Bioshock Infinite, comme dans les autres épisodes, on a affaire à des personnages à la personnalité complexe, ni bons, ni mauvais, qui ont chacun une histoire à raconter. Booker DeWitt, le "héros", est lui même très énigmatique et tout au long du jeu, on se pose des questions sur son passé. Finalement, lorsqu'on finit le jeu, aucun des personnages n'est comme on se l'était représenté au début. J'ai donc était bluffée par cette complexité.
Dolorès : On connait peut de choses de Booker DeWitt, mais il s'avère bien plus complexe qu'en apparence au début du jeu. Elizabeth est très attachante, dans son côté jeune fille rebelle, courageuse demoiselle dans sa petite robe, déterminée et qui détient un fort caractère. L'histoire met l'accent sur ces deux personnages, on aborde peu les autres même si on apprend à les connaître au fil du jeu. Les ennemis sont eux, encore plus originaux que ceux des Bioshock précédents, c'est un des points les plus développés selon moi. On a plus simplement une opposition entre hommes simples à exterminer et grosses brutes difficiles, il y a de nombreux degrés de difficultés selon les ennemis et les plus embêtants sont plus travaillés au niveau de leur apparence et du style de combat.
Les graphismes
Cécile : Les graphismes sont somptueux, riches, colorés. Bien sûr, on en attendait pas moins de 2K games, qui avait apporté le même soin aux précédents opus de la saga. Mais quand même, Bioshock Infinite montre une nouvelle approche de la part du développeur, puisque tout y est plus doux, plus rassurant que dans Rapture. En effet dans Bioshock 1 et 2, on cultivait l'angoisse, il était donc logique de faire un environnement sombre, oppressant et très compartimenté.
Dans Infinite, suivant la trame de l'histoire, il fallait un environnement à ciel ouvert, coloré et joyeux pour mieux le déconstruire après, en relation avec la religion du prophète qui s'avère être une vaste supercherie... L'interprétation des graphismes est aussi partie prenante du jeu et c'est un bon point pour Infinite.
Dolorès : Je dois avouer qu'ils sont vraiment sublimes. Au début du jeu, j'ai passé beaucoup de temps rien qu'à contempler l'univers que Bioshock Infinite nous propose. On passe de lieux totalement lumineux aux plus cauchemardesques, et dans tous les cas, les graphismes permettent de ressentir l'atmosphère. On retrouve d'ailleurs un véritable souci du détail, par exemple pour l'eau et ses reflets (petit clin d'oeil à Rapture, je suppose) mais aussi pour de nombreux objets et bâtiments que l'on trouve partout. Je pense que ce qui fait un des meilleurs atouts de Bioshock, c'est cette grande exigence pour que chaque détail soit parfait pour un monde unique où les graphismes sont simplement d'une grande beauté.
A retrouver dans Noire numéro 1
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Tags : #bioshock, #bioshockinfinite, #jeuvideo, #test
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