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Photo du rédacteurNoire Lemag

Le phénomène du modeling sur Internet

Par Cécile


Première parution en novembre 2013




La photo n'a jamais eu autant d'importance dans nos vies. Depuis l'apparition des appareils photos numériques, des smartphones, des Photoshop et des Instagram, c'est bien simple, l'image est partout. Autant dire que tout le monde peut s'improviser photographe. Dans la jungle du milieu, on retrouve les modèles, qui posent pour le bonheur de nos mirettes. Bien sûr, beaucoup de clichés sont encore tenaces, entachant ce petit monde. J'ai décidé de mener l'enquête et d'en savoir plus sur ces gens qui "posent".


L'autre jour, je lisais un article très intéressant de Princesse Pudding, modèle alternative reconnue, qui donnait des conseils à ses lectrices (How to become an alternative model in 10 steps). Ce que je déduis de cet article, c'est que le boulot en amont reste difficile. Il faut apprendre à avoir confiance en soi, rencontrer les bonnes personnes, se constituer un look propre et faire attention aux mauvaises surprises. On ne peut donc pas s'improviser modèle alternative. La plupart des personnes que j'ai interrogées m'ont d'ailleurs fait part de leur travail, à commencer par la recherche de photographes compétents. En fait, le travail de modèle ne consiste pas simplement à être belle, il faut savoir se vendre. D'ailleurs, Pudding le souligne très bien dans son article "il faudra beaucoup de patience pour réussir à faire votre place". Donc le mythe du soit belle et tais toi est donc bien révolu. Le modèle a son mot à dire.


Un autre fait à souligner c'est que les modèles ne font pas cela à plein temps. La plupart des modèles que j'ai interrogé considèrent ce travail comme un hobby, d'autres comme un complément, puisqu'elles sont soit photographes soit couturières soit make-up artists. C'est un point d'entrée dans le milieu artistique finalement, afin de se faire un nom. Car il faut le souligner, une fois qu'on a trouvé son style, qu'on a peaufiné sa façon de poser, on a une signature qui ne s'oublie pas. Par exemple, quand on voit Ophelia's Overdose, même si on oublie son pseudo, on sait qu'elle a posé dans des tenues très travaillées et évolue dans un univers coloré et fantastique.


C'est pareil pour Miss Mosh, on se souvient de son visage de poupée et son air mutin. Bien sûr, il est rare d'arriver à leur niveau, mais certaines arrivent à tirer leur épingle du jeu comme Princesse Pudding que j'ai cité précédemment ou encore Nafrayou, Comtesse Léa en France.



Plusieurs façons de faire se distinguent cependant dans le modeling. Certaines se cantonnent à un style, d'autres essayent de diversifier leurs shoots et d'être tantôt femme fatale, tantôt femme-enfant. Certaines sont très prolifiques, d'autres font un shoot de temps en temps. Dans tous les cas, cela reste beaucoup de travail, car il faut constamment se remettre en question et comprendre l'image qu'on renvoie.


Modèles, ton univers impitoyable ? D'après les réponses de mes "cobayes", j'en déduis que la réponse est en demie-teinte. A vrai dire, c'est comme dans la vie, les gens peuvent être cruels comme sympa. La jalousie de certains doit être vraiment difficile à gérer et je pense qu'il faut avoir l'esprit solide pour les désagréments que cela peut causer. D'ailleurs, Comtesse Léa me disait un jour "confidence : danger, dans mon milieu ce n'est pas conseillé". Alors il y a des langues de pute même chez les modèles ? Bon à vrai dire, cela ne m'étonne qu'à moitié, car étant un milieu majoritairement féminin, j'imagine que les clashs doivent arriver.


Alors on devient modèle ou pas ? Toutes les modèles que j'ai interviewé et interrogé via Facebook ont manifesté un enthousiaste éloquent. En fait, le jeu en vaut la chandelle. Ces meufs-là s'éclatent comme pas possible. Elles sont souvent ambitieuses, intelligentes et passionnantes. On sent qu'elles ont trouvé leur voie. Elles aiment camper un personnage, être une autre le temps d'une après-midi et se laissent aller à leurs envies créatrices : couture, make-up, dessin... Elles ont toutes quelques chose à nous faire partager. Je pense qu'il y a beaucoup de générosité derrière cela et une envie d'évolution, de changer les mentalités. Bon, c'est vrai qu'il y a encore un peu de travail pour cela, mais faire passer un message, n'est-ce pas le rôle de l'art ? En tout cas, sur le papier, ça donne vachement envie de dire oui aux photographes.



A retrouver dans Noire numéro 2

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