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Photo du rédacteurNoire Lemag

Raphaelle Monvoisin - Visual Arts

Par Dolorès


Paru en 2013, dans le numéro 1



Dolorès : Bonjour, Raphaëlle et merci de répondre à ces quelques questions. Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?


Raphaëlle M : Tout d'abord, merci à vous pour cette interview ! J'ai 23 ans et je vis en région parisienne où je travaille en tant que webdesigner dans une agence web. En parallèle de ce métier de création qui me passionne, ma route est parsemée de projets artistiques. Je pratique la photographie depuis un peu plus d'un an maintenant et cette activité prend une place grandissante dans ma vie entre études personnelles et collaborations diverses. Je pratique également le digital art, nom qui cache entre autres le digital painting (peinture numérique réalisée à partir d'une tablette graphique) le photomontage ou matte painting.

Dans un autre registre créatif, je suis claviériste dans un groupe de folk metal du nom de NightCreepers, pour lequel je réalise également les supports visuels (artworks, site web, photos promotionnelles etc). Autrement dit, l'art et la création composent ma vie.



Dolorès : Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ? Qu'est-ce qui vous a attirée dans les domaines artistiques que vous pratiquez actuellement ?


Raphaëlle M : La création et les arts ont toujours eu une place importante dans ma vie et tout a commencé par l'illustration. Enfant, je partais des heures en forêt avec mon petit carnet de feuilles blanches, mes pinceaux et ma peinture afin de donner vie aux fruits de mon imagination. Plus tard et avec l'acquisition d'un ordinateur, je tâtonnais sur Photoshop et m'essayais très vite aux photomontages, puis à la création de logos, notamment pour des groupes de musique.


Jusqu'au jour où je découvrais l’existence d'une formation qui me permettrait de me professionnaliser en graphisme et multimédia, alors que j'errais dans un parcours scolaire scientifique, entre médecine et biologie.


Le déclic fut intense et immédiat et ces études m'ont menée au métier que j'aime aujourd'hui. Pour autant, si le graphisme offre un aspect créatif évident, il est aussi semé de contraintes, les timings serrés et les besoins des utilisateurs à privilégier. Il m'est vite devenu vital de pouvoir me défaire des contraintes en mettant en place des projets en parallèle. Et ils sont nombreux !


Les différents domaines artistiques dans lesquels je m'épanouis m'offrent chacun une expérience unique. Ils se complètent, rythment mon quotidien et occupent mon esprit la plupart du temps. Quand à la photographie, que j’exerçais en premier lieu à l'occasion de voyages, elle s'est révélée un jour à moi comme une évidence, une pratique que je devais dompter.


Mon appareil photo m'accompagne très souvent au quotidien et même lorsque je ne l'ai pas, mon oeil analyse ce qui m'entoure et j'imagine alors comment composer ce que je vois. Le digital art m'offre une grande liberté de création : partir de rien et créer trait pour trait des ambiances qui germent dans mon imagination.


La musique quand à elle, m'est chère, car elle me permet d'entremêler différents domaines. Entre la pratique de l'instrument et l'élaboration d'artworks, de photos, de graphismes divers, ce sont autant de moyens de créer un monde unique au travers de plusieurs créations qui se complètent.





Dolorès : J'ai l'impression qu'aujourd'hui, de plus en plus de jeunes se lancent dans la photographie. Que pensez-vous de tout cet engouement pour cet art ?


Raphaëlle M : Il est vrai que l'on voit beaucoup de nouveaux photographes ces derniers temps, dont je fais partie d'ailleurs ! La photographie est un art qui prend vie grâce à des sujets réels, à l'existant et de ce fait, il permet d'obtenir un rendu artistique plus rapidement qu'un peintre face à une toile vierge. Elle peut être traitée, conçue, réalisée de bien des façons et cette diversité est très séduisante et donne envie de s'y essayer. Cet engouement a aussi une facette économique : l'accès aux reflex numériques s'est banalisé, les prix des boîtiers entrée de gamme ont chuté et ont permis à beaucoup de s'équiper peu à peu. Pour autant, le matériel ne fait pas le photographe, et le lien "avoir un reflex" et "être photographe" est parfois un peu trop vite tissé.

Dolorès : Quelles sont vos sources d'inspiration ? Que ce soit au quotidien ou vos sujets fétiches ?


Raphaëlle M : La nature m'inspire très intensément. J'ai une fascination croissante pour les grands espaces, le monde sauvage, cette vie qui se développe loin de la main destructrice de l'Homme, grandiose, immense et forte. L'hiver est une saison que j'affectionne particulièrement car elle donne à la nature une intimité et une timidité dans laquelle je me retrouve. Je suis d'ailleurs née le 21 décembre, jour de l'hiver et j'aime à croire que ce n'est pas un hasard. J'essaye au possible de transmettre cette admiration pour la nature au travers de mes créations, pour lui rendre comme un hommage. Quelques voyages m'ont permis de m'imprégner de lieux de nature unique, notamment au Yosemite en Californie.


Quelques artistes dont j'admire le travail sont également source d'inspiration et ils m'invitent sans le savoir à me surpasser dans les projets que j'entreprends. Parmi eux, il y Alexandre Deschaumes, photographe dont l'approche et la vision de la nature me sont comme familières ; Matthieu Le Lay, vidéaste et réalisateur qui porte sur la nature un regard si intense et intime à la fois ; Kekai Kotaki, illustrateur de mondes fantastiques et créatures imaginaires.


Je suis également très sensible à la peinture préraphaëlite (une coïncidence avec mon prénom peut-être *sourire*) au réalisme et surréalisme, aux légendes et mythologies diverses. Aussi, je travaille toujours en musique et certains compositeurs rythment mes élans créatifs comme Jari Maënpää (Wintersun), Bill Brown ou encore Hans Zimmer sans parler des compositions de Vincent Moretto pour NightCreepers et de ses projets solo.





Dolorès : Vos créations sont toujours très marquées par une certaine douceur et je pense d'ailleurs que c'est un de vos atouts pour qu'elles soient si réussies. Est-ce volontaire ?


Raphaëlle M : De manière générale, j'aime en effet qu'il se dégage quelque chose de doux au travers de mes créations, comme si elles se révélaient être un arrêt sur image dans un rêve. De plus, j'aime travailler avec les tons chauds, entre les rouges et les ocres, ce qui doit indéniablement contribuer à renforcer cette atmosphère. Cela pourrait aussi s'expliquer par le fait que j'aime mettre en scène des femmes au travers de mes photos et ainsi mettre en valeur grâce et féminité.


Ma démarche serait sans doute différente si je venais à photographier un homme, chose qui est pour l'instant assez rare. Aussi, lorsqu'il s'agit de photographier un paysage, j'aime retranscrire la force des élements au travers de l'intensité d'un ciel ombrageux et menaçant par exemple. En finalité, tout dépendra du sujet et du message que je souhaite transmettre et j'essaye de ne pas m'enfermer dans une ambiance qui pourrait devenir trop monotone.


Dolorès : Entre la musique et les arts visuels divers que vous pratiquez, on dirait que vous êtes une artiste assez diversifiée et motivée par la création. Si vous deviez tout laisser tomber pour ne vous investir plus que dans un seul domaine jusqu'à la fin de votre vie, lequel choisiriez-vous ?


Raphaëlle M : Comme évoqué précedemment, chaque domaine artistique dans lequel j'évolue m'apporte une expérience unique. De ce fait, il me serait terriblement difficile d'en laisser un de côté ! Mais s'il me fallait vraiment choisir, je pense que je continuerais dans ma lancée en digital painting. La liberté que m'offre cette pratique est sans limite si ce n'est celle de l'imagination (et celle d'avoir un ordinateur sous la main !).


Dolorès : Avez-vous des projets spécifiques pour le futur ?


Raphaëlle M : Le premier serait de donner vie à mon futur site web, afin qu'il puisse présenter dignement mes travaux et mes réflexions. J'aimerai également étoffer l'univers fantastique que nous créons avec NightCreepers en illustrant des scènes évoquées notamment dans les paroles et concevoir peut-être une sorte d'artbook qui conterait nos musiques en image.


L'alliance de la photographie et du photomontage est une perspective qui m'attire également : pouvoir apporter une dimension surréaliste, fantastique et irréelle au travers de mes photos pour aller au-delà des conventions. Il y a bien d'autres projets qui se percutent dans mon esprit, le plus compliqué reste en finalité de trouver le temps de tout concilier !




(Note de la blogueuse : L'interview date de 2013, Raphaëlle Monvoisin a encore bien évolué depuis !)


A retrouver dans Noire numéro 1

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